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Tout savoir sur le Black Bass

« Un quoi ?! Un Black-bass ? Connais pas. Ça s’mange ? »

Cet article est destiné à ceux qui ne connaissent pas ce poisson, à ceux à qui il manque quelques infos ou simplement pour les curieux.

Histoire

Le Black-bass, de son nom scientifique Micropterus salmoides, est une espèce du genre micropterus, qui inclut le spotted bass (Bass tacheté) et le smallmouth bass (Bass à petite bouche). Il fait partie de la famille des centrarchidae dans laquelle on peut retrouver les perches soleil (Lepomis gibbosus) entre autres.

Il a été pour la première fois décrit par le naturaliste Français Bernard Germain de Lacepède en 1802. Au cours des années suivantes, il a changé plusieurs fois de nom scientifique pour finalement s’appeler micropterus salmoides en 1884.

Cependant, il existe une « espèce » de Bass vivant dans le sud des États-Unis et au Japon, qui peut devenir beaucoup plus gros (ne vous affolez pas, il n’y en a pas en France.). Cette souche a tendance à être appelée « Florida » ou « Florida Bass ». À priori, c’est cette espèce qui a été originalement décrite par Lacepède, il est donc possible qu’un nom scientifique lui soit donné. Il y aurait ainsi deux espèces de Bass à grandes bouches, micropterus salmoides et micropterus salmoides floridanus.

C’est un poisson qui a la particularité d’avoir beaucoup de noms différents. On lui connaît par exemple l’achigan, le black-bass à grande bouche, la perche truitée (ne me demandez pas pourquoi.) ou encore perche noire. Les seuls noms que vous devez retenir sont Black-bass ou Achigan.

En France, il est pour la première fois introduit entre 1877 et 1882, quelques années plus tard, la première reproduction est constatée (1890). Puis, lors de la première et deuxième guerre mondiale, le Bass colonise petit à petit les eaux françaises grâce à l’implantation de l’espèce par les soldats américains. On retrouve ainsi plusieurs bassins et localités où il est présent depuis plus d’un siècle, L’Isle, le Marais Poitevin, la Sologne ou encore Redon. Il est donc bel et bien acclimaté, pour preuve, il est classé dans la liste des espèces indigènes par la loi du 17 décembre 1985.

Photo tirée du site Black Bass France

Identification

Le Black-bass est un poisson allongé avec une coloration verte à grisâtre sur la partie supérieure de son corps et un ventre blanc ou clair. La coloration de chaque individu varie selon la couleur de l’eau, de la période de l’année, de son habitat et de sa profondeur. On remarquera qu’un poisson capturé et conservé dans un vivier peut changer de couleur au fil de la journée.

Les flancs du poisson présente des taches latérales gris foncé à noires qui, ensemble, créent une bande latérale épaisse et aisément reconnaissable. Les nageoires anales ont 3 épines et 11 à 12 rayons mous. Les nageoires dorsales sont divisées avec 9 épines dures sur la première dorsale et 12 à 14 rayons mous sur la deuxième nageoire dorsale. Sa bouche a la particularité d’être très large et orientée vers le haut. L’orientation nous indique une prédisposition à se nourrir en direction de la surface.

Aire de répartition

Originaire d’Amérique du Nord, plus précisément de la région des Grands Lacs au nord des États-Unis, il a petit à petit colonisé tous les états. Puis il a été introduit dans de nombreux pays à travers le monde. Le Black-bass est maintenant présent sur tous les continents, excepté l’Antarctique. Il est implanté en plus ou moins grand nombre dans ces pays, certains soutiennent les populations et favorise son développement. Tandis que d’autres le considère comme une espèce qui déséquilibre le milieu et nuit aux espèces locales. Quoi qu’il en soit, il est bel et bien implanté et se développe dans de nombreux pays comme le Kenya, la France, le Portugal, la Corée du Sud, le Maroc, le Brésil ou encore l’Afrique du Sud.

En France, on trouve des populations solidement implantées principalement dans la moitée sud du pays. Cependant, grâce aux efforts de nombreuses AAPPMA ainsi que de Black Bass France, on commence à voir des rivières et lacs présentant une belle population pérenne un peu partout en France. N’hésitez pas à vous investir localement pour promouvoir l’espèce, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice.

Reproduction

Le Black-bass devient sexuellement mature lorsqu’il atteint environ 25 cm de longueur. La fraie commence au printemps lorsque l’eau se situe au alentours de 18°C. Le mâle sélectionne un site pour son nid, le plus souvent en bordure, entre 30 cm et 1m20 d’eau. Cette profondeur peut varier selon le milieu, les poissons vont s’adapter en fonction de celle-ci. Plus il y a d’eau, plus ils vont faire leur nid profond. Le substrat a une importance fondamentale, en effet, le Black-bass confectionne un nid rond, idéalement sur du gravier, du sable ou tout ce qui s’en rapproche. Ce nid correspond généralement à deux fois la taille du mâle.

Une fois le site sélectionné par le mâle, il utilise sa queue pour enlever les sédiments, exposant ainsi le substrat dur. La femelle rejoint un mâle dans le nid et après une courte parade nuptiale, les deux poissons se couchent sur le côté et libèrent leurs ovocytes respectifs. Une femelle produit entre 2 000 et 7 000 œufs par kilo de poids vifs. La femelle quitte ensuite le mâle pour le laisser assurer la protection du nid. Les œufs éclosent au bout de 2 à 10 jours selon la température de l’eau, une eau plus chaude entraînant une éclosion plus rapide des œufs. Les petits restent sur le nid entre 7 et 15 jours, le temps de résorber leurs sacs vitellins et d’être autonomes pour se nourrir.

Taille

Le Black-bass de souche classique, pas le Florida, donc, peut atteindre une taille de 60 cm pour un poids de 3,5 kg à 4 kg. Bien sûr, il y a quelques exceptions avec des poissons beaucoup plus gros, mais ces captures restent anecdotiques.

On compte que le Bass consomme en moyenne de 5 kg de nourriture par kilo de poids vif, annuellement, pour se maintenir en vie. Pour grandir, on estime qu’il a besoin de 15 kg par kilo de poids vif, annuel, pour gagner 500 gr.

Par exemple, un poisson de 2 kg consomme 10 kg de nourriture annuellement pour se maintenir en vie. Ce même poisson de 2 kg va consommer 30 kg de nourriture annuelle pour grossir de 500 gr.

Régime alimentaire

Le Black-bass consomme des proies en les avalant entières plutôt qu’en mordant une partie, comme le ferait un sandre par exemple. La capture d’une proie est obtenue en élargissant rapidement la bouche, créant un mouvement d’eau qui permet une aspiration. Une fois dans la bouche, les dents pharyngiennes situées au fond de la gorge retiennent la proie et la pousse lentement à travers l’œsophage.

La raison pour laquelle un Black bass choisit une proie ne se limite pas à la faim. En effet, il consomme des proies pour plusieurs raisons, notamment la défense, la curiosité, la réaction, l’agressivité et bien sûr la faim. Il sélectionne sa nourriture, dans une certaine mesure, en fonction de l’abondance naturelle de celle-ci dans le milieu. Par exemple, dans un étang avec une grosse quantité d’écrevisses et peu de poissons fourrage, il fera de l’écrevisse sa source de nourriture principale. Son alimentation reste néanmoins variée, il se nourrit d’insectes, de poissons, de petits mammifères ou d’écrevisses.

Le Bass a une vitesse de nage maximale de 2 fois et demie la longueur de son corps par seconde, c’est pourquoi il n’a pas peur de suivre un autre poisson sur plusieurs mètres avant de l’attaquer, il sait qu’il a peu de chances de lui échapper.

La ligne latérale, que l’on a décrit tout à l’heure, est une série de pores contenant des capteurs qui détecte les mouvements autour de lui. Cette faculté est un atout de choix pour son alimentation, elle lui permet de détecter une proie et de la situer dans son environnement. Il utilise également son odorat, à l’aide de ses narines, et le gouts grâce au nombreuses papilles gustatives présentes dans sa bouche.

C’est un poisson ectothermique (à sang-froid), c’est-à-dire que sa température corporelle est donc naturellement à peine supérieure à celle de son environnement. Il en résulte un métabolisme lié principalement par la température de l’eau. Une proie consommée en hiver prendra plus de temps pour être digérée, généralement plusieurs jours. En revanche, en période estivale, les proies peuvent être digérées en plusieurs heures.

À tout moment, en raison du stress, pour se défendre ou même pour tenter de s’échapper, le Bass a la capacité de régurgiter ses proies. Il n’est pas rare de voir des alevins ou des restes d’écrevisse dans le bateau après la capture d’un spécimen. Cela permet, par la même occasion, d’avoir une indication sur leur régime alimentaire à ce moment précis.

Habitat

Le Black-bass affectionne les eaux calmes avec une courantologie faible telles que les lacs, étangs, rivières à faible courant. Idéalement, ces milieux présentent des zones d’embuscade comme des arbres morts, de la végétation ou des roches qui lui permettent de chasser ou de se reposer. Il affectionne les zones peu profondes pour se nourrir des éventuels animaux qui tomberaient dans l’eau, ou simplement pour prendre le soleil quelques heures. On le retrouvera également au fond des herbiers à l’affût des batraciens ou autres proies cherchant une zone où s’abriter.

La végétation aquatique affecte grandement l’habitat et la population de Black-bass, bien qu’il apprécie grandement les herbiers. À mesure que la densité et la complexité de la végétation augmenteront, l’abondance de l’espèce augmentera. Jusqu’à ce que la densité d’herbiers atteigne environ 30 % de la zone de couverture, à ce moment-là, l’abondance de l’espèce et la surface du domaine vital diminueront.

Ils supportent bien la salinité jusqu’à un taux de 12/1000 (12 g de sel pour 1 litre d’eau). Sachant que l’eau de mer a un taux de 35/1000 (35 g de sel pour un litre d’eau). Il est donc possible de les retrouver dans des zones proches du domaine maritime en eau saumâtre.

C’est terminé pour cet article, j’ai volontairement survolé certains sujets, mais chacun mérite un article à eux seuls, afin de rentrer dans les détails et en profondeur. J’ai voulu aller au plus simple tout en développant certains points qui me semblaient importants.

J’espère que cet article vous a plu et qu’il a pu aider certains à en connaître un peu plus sur cette espèce fascinante !

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